Saturday, September 09, 2006
Les pouvoirs publics veulent contrôler le mobile à l'école
Le ministre de l'Education nationale se prononce pour l'interdiction du téléphone mobile dans les classes et les bâtiments scolaires, mais pas dans les cours de récréation.
Philippe Crouzillacq , 01net., le 08/09/2006 à 19h45
« Le téléphone mobile doit être totalement prohibé dans les classes, voire dans les bâtiments. » Interrogé par Le Parisien à la veille de la rentrée des classes, le ministre de l'Education nationale a livré une vision claire de ce que devrait être l'utilisation du téléphone mobile dans l'enceinte scolaire. « En revanche, son usage dans les cours de récréation ne me choque pas spécialement, tant qu'il reste raisonnable », a poursuivi le ministre. Une ligne de conduite similaire aux recommandations prodiguées par la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves).
« Nous considérons qu'il s'agit d'un lien que les parents ont créé avec leur enfant », explique Faride Hamana, président de la FCPE. « Pour autant, le portable ne doit pas troubler le bon déroulé de la vie scolaire ». Dans cette perspective, la FCPE se prononce en faveur d'une interdiction de l'utilisation du téléphone mobile en cours et dans les couloirs des établissements. En revanche, selon la fédération, le portable aurait bel et bien sa place dans les cours de récréation.
Le téléphone portable renforce le lien parents-enfants
Dans certains établissements, le rapport au téléphone mobile est devenu un sujet extrêmement sensible à tel point que l'on a pu voir dans certains internats des surveillants confisquer des téléphones portables pendant une semaine. Un type de sanction que dénonce fermement la FCPE pour qui le téléphone mobile est par essence un objet qui symbolise le rapport du parent à l'élève.
Reste la question du respect des personnes et du droit à l'image. « S'agissant des nouvelles technologies, nous avons eu des affaires liées à la diffusion d'images volées d'enseignants sur des blogs. Ces pratiques résultaient souvent du manque d'information des élèves sur ces sujets. Il faut expliquer encore et toujours qu'Internet ne relève pas de la sphère privée, ou de la simple blague de potache, et qu'il existe un droit à l'image et au respect des personnes ». Des chartes liées aux usages de l'Internet se multiplient aujourd'hui dans les établissements. Mais la base de la vie scolaire, c'est le réglement intérieur des établissements. « C'est un document central qui doit impérativement prendre en compte les évolutions du monde éducatif », rappelle Faride Hamana.
« Les incivilités, c'est déjà de la violence. » Pour le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, il n'y a pas d'ambiguïté, les usages dévoyés du téléphone mobile tels que le « happy slapping » [une pratique qui consiste à filmer et à diffuser une agression physique avec un portable, NDLR], représentent un risque majeur pour le milieu scolaire.
Le ministre a rappelé ces évidences le 5 septembre dernier à l'occasion d'un déplacement au lycée professionnel Louis-Blériot d'Etampes, où il a présenté la circulaire interministérielle publiée le 31 août dernier sur « la prévention de la violence à l'école ». Le président de la FCPE dénonce pour sa part « l'influence négative de certains programmes diffusés à la télévision », et rappelle que, face à un tel phénomène, la réponse appartient à la justice et à la police et ne relève pas du cadre scolaire type conseil de discipline.